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Message par Invité Lun 5 Déc - 8:56

Prison de haute sécurité Freak-Island : 9 : 00 du matin

J'entrais désormais dans la prison dans laquelle j'avais apparemment mérité d'être incarcéré. A l'entrée de celle-ci, une lourde porte blindée dominée par deux tours de guet, dont le mur laissait dépasser l'embout d'une mitrailleuse certainement plus pour intimider les prisonniers que pour tuer les courageux fuyards -enfin j'espère...-, 4 sentinelles armées tournaient en rond , en fixant le convoi dans lequel je me trouvais qui se dirigeais vers eux.

" Tout le monde descend ! " hurla un gros lard chauve qui faisait office de chauffeur.
La moitié des prisonniers se leva, bousculant violemment ceux qui étaient doux dans leurs mouvements - comme moi - et jetant des regards noirs à tous ceux qui osaient regarder les détritus de la société, ceux que le monde n'auraient jamais dû abriter en son sein un jour.

Je descendais du camion quand une main puissante me tira en avant, si fort que je ne pus me retenir de trébucher. Le seul à trébucher, devant tant de regards hostiles, aussi bien des soldats que les prisonniers.

Je croyais être en véritable cauchemar, j'avais véritablement honte d'exister en cet instant.

Quand un homme me tendis la main. Un homme bon dans cet univers de connards. Je vis à sa blouse blanche et à sa petite valise blanche avec une jolie petite croix rouge qu'il s'agissait d'un médecin. Elle paraissait tellement plus jolie ici, cette mignonne petite croix au milieu de bâtiments lugubres et mals éclairés dans le noir du matin hivernal.

Il m'aida à me relever.
Soudain, sans que je le voie venir, une effusion de sang se produit devant mon visage et m’aveugle ; j’ai du sang plein le visage, c’est carrément dégueulasse et des gouttes commencent même à couler sur mes joues.

A ce moment-là et assez paradoxalement, quelqu’un place subitement ses bras autour de moi pour me plaquer au sol, avec une force ridicule mais suffisante pour faire trébucher l’idiot aussi peu sûr de lui que j’étais. Tout se produisit très rapidement, trop pour que l’esprit de déduction d’une lenteur incommensurable que je possédais comprenne la situation. A vrai dire, je n’y comprenais vraiment rien du tout.
J’étais à terre, à mordre la poussière tandis que des fourmis, transportant des morceaux de nourriture, des bouts de bois, des brins d’herbe à bout de bras, faisaient la queue-leu-leu pour rentrer dans leur bureaux à elles, le lieu où quelqu’un exigeait de ses milliers de subordonnées qu’elles se fassent chier à aller chercher des vivres pour l’hiver alors que la moitié ira dans l’estomac de la patronne qui se contente la journée de baiser et de pondre, le cul assis dans un fauteuil de terre ! On a plus de points communs avec les insectes qu’on croit ! C’est tout moi ça : avoir des réflexions sur la société humaine en un éclair, mais mettre des années à comprendre une situation pourtant non difficilement compréhensible !
Cela ne devint clair dans mon esprit que lorsque j’entendis le bruit que je ne connaissais que trop bien, le son que je crains plus que tout autre d’entendre, ce son qui marque la souffrance intérieure de celui qui envoie l’invitation et annonce une souffrance physique inexprimable par des mots chez l’hôte : un coup de feu. Puis un deuxième. Puis un troisième. Puis une interminable série d’autres, à une cadence infernale, et à chacun de ceux-ci je me demandais quel immense douleur cela devrait représenter de se prendre une balle.

Cette scène fut à deux doigts de me faire mourir de peur – ce liquide rouge foncé, que je tentais sans y parvenir à nettoyer de mon visage le soldat en face de moi, j’avais désormais la certitude qu’il s’agissait bien de sang - ; aussi je fus tétanisé, incapable de me lever.

Je vis derrière moi le chauffeur du camion tomber violemment à terre, comme si on l'y avait jeté, raide mort, le visage ensanglanté, à quelques centimètres de moi, puis le camion démarra à la hâte et accéléra très vite. Puis une horrible alarme retentit et des dizaines de soldats, l'arme à la main -la plupart portait une kalashnikov calibre 4.5 - courraient à toute allure en direction du camion qui fuyait, certians hurlant des ordres, tandis que d'autres posaient un genou à terre et arrosaient la zone à proximité du convoi duquel je n'avais pas vu sortir une dizaine de prisonniers.

Et soudain, ce fut l'explosion. Une explosion terrifiante dont je ne comprenais pas le sens. Qu'est-ce qui a pu sauter aussi près du camion pour le faire se volatiliser en morceaux, le réduire en poussière, la même poussière qui semblait recouvrir la totalité des sols de ce lieu ?
Comme pour me répondre, un blindé - un tank - freina bruyamment à quelques mètres derrière moi, avant de faire plusieurs manoeuvres pour faire demi-tour.
C'est à ce moment-là que je fus le plus surpris. La routine semblait habiter à nouveau ces hommes et ces femmes soldats, qui en revenaient à hurler des insultes ; mais trop agressif et trop fort pour que je puisse les comprendre : était-ce à moi que...

Soudain on me prit par le col, me traînant de force à l'intèrieur de la prison. "Qu'est-ce que tu attends toi ? Rentres tout de suite !"
Et le médecin, le seul type qui avait l'air approximativement sympathique, de tout ceux que j'avais vu ici, lui précisa :
" Soyez sympas avec celui-là. C'est le cas spécial dont je vous avait parlé"
Et c'est ainsi que cet homme, après m'avoir laché le col, me pria de le suivre pour me conduire dans des quartiers aménagés pour moi.


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