Un retour mouvementé

Après un long vol pour rentrer de Hong Kong, l'avion d'Anathéa rencontra des problèmes pour aterrir à l'aéroport de Tropicana, le commandant appela les hôtesse pour les prévenir que l'aterrissage allait être un peu lourd: la tour de contrôle ne répondait pas, il fallait enclencher la procédure d'aterrissage d'urgence, prévenir les passagers, leur demander de mettre leurs ceintures de sécurité et bien-sûr leur mimer les consignes comme elle l'avait déjà fait des centaines de fois. Anathéa quitta donc la cabine du commandant après lui avoir souhaité bonne chance et alla s'occuper des passager. Après quelques turbulences, l'avion finit tout de même par atterrir sans trop de difficultés à 17h02, heure locale. La tour de contrôle ne répondant pas, la passerelle de débarquement ne fut pas installée. Le commandant essaya donc de nouveau de joindre la tour mais sans plus de résultat que précédemment, il convoqua donc à nouveau les hôtesses pour leur expliquer la situation, Anathéa regarda par le hublot tout en écoutant, il faisait étrangement noir alors qu'il n'était que dix-spet heures et quelque, dans l'obsurité elle crut apercevoir le temps d'un éclair une sorte d'insecte géant sur la piste, elle se ressaisit puis partit s'occuper des passagers impatients comme on le lui avait commandé, le temps que les pilotes trouvent une solution.
A l'arrière, l'embiance monta très vite, les passagers très fatigués s'énervaient vite et commençaient à être difficiles à contenir, ils ne comprenaient pas pourquoi on ne les laissait pas desendre et évidemment, les hôtesses n'étaient pas autorisées à les renseigner, ce qui avait le don d'attiser leur colère, les hommes s'énervaient, les femmes et les enfants paniquaient. Bon sang, on est à terre! On ne risque plus de se crasher, à quoi bon paniquer? Se dit Anathéa. Ce genre de comportements avaient le don de l'énerver, un avion était bien plus sur qu'une voiture lancée à pleine vitesse, pourtant tellement de gens développaient une peur irrascible du vol et prenaient l'avion, paniquant et compliquant chaque jour la tâche des hôtesses de l'air, malgré tout, Anathéa aimait son métier, mais ce soir, elle était pressée de rentrer retrouver sa soeur pour commémorer l'anniversaire de la mort de leur frère. Au bout d'un temps qui lui parut interminable, le commandant rappela les hôtesses, il avait pris une décision, la tour restant injoignable, ils allaient débarquer les passagers avec les toboggans prévus pour les situations d'urgence. Anathéa retourna donc s'occuper des passagers avec ses collègues mais ils entendirent de drôles de bruits autour d'eux, comme si des griffes d'acier attaquaient la carlingue de l'appareil, Anathéa repensa à la créature qu'elle avait cru apercevoir par le hublot. Du calme ma fille, ressaisis-toi, la fatigue d'un vol long courrier après une nuit plutôt mouvementée, l'anniversaire de la mort de Bryan, ça pousse l'imaginaire à de drôles de choses, ne cède pas à la panique, garde ton sang froid, les passagers ont besoin de toi! se dit-elle. Effectivement les passagers étaient en panique, le personnel de bord essayant tant bien que mal de les contenir, cherchant aussi la provenance de ces bruits étranges déchirant les tympans.
Au bout d'un moment, la paroi de l'avion finit pas se fissurer au niveau d'un hublot laissant apparaître une sorte de griffe monstrueuse bientôt suivie de plusieurs autres à des endroits différents de l'avion. L'appareil était comme envahi, les fissures s'agrandirent laissant bientôt place à des bêtes ignobles ressemblant à d'énormes mantes religieuses, Anathéa se rendit compte que ce qu'elle avait vu à travers le hublot du poste de pilotage était bien réel, elle céda donc à la panique comme tout le monde et tenta de se réfugier dans les moteurs de l'avion, dans l'état de panique où ils étaient, il était impensable de prendre des passagers avec elle, personne ne voudrait la suivre, elle marcha donc en direction des moteurs évitant tant bien que mal les créatures qui s'intoduisaient dans l'avion. Le chaos régnait à bord, tout le monde hurlait, au loin la jeune femme aprçut quelqu'un se faire dévorer par l'une des créatures, son coeur battit à tout rompre et elle accéléra l'allure, devant elle, elle vit une petit garçon, il ne devait pas avoir plus de cinq ou six ans et était en proie aux griffes de l'un des insectes, Anathéa l'attrappa dans sa course et l'entraîna avec elle, l'une des mandibules de l'insecte la frappant au bras, elle se sentit faiblir, tout son corps étant endolori. Elle ignora la douleur tant bien que mal et essaya de continuer à courrir comme elle le pouvait, titubant dans les allées essayant de faire suivre le garçon. Elle essaya de le rassurer, elle-même paniquée par la situation, de lui dire qu'avec elle il ne risquait rien, le pauvre ne savait pas que sa mère qu'il cherchait avec tant de désespoir n'allait pas tarder à se faire manger par l'une de ces immondes bestioles, ils arrivèrent bientôt à la salle des machines où ils retrouvèrent les deux pilotes, deux hôtesses et un stewart qui avaient eu la même idée qu'elle, ils attendirent que les choses se calment, horrifiés de ce qui se passait au-dessus de leurs têtes, impuissants face au nombre des ces insectes géants, blessés pour certains, fatigués pour les autres, désorientés, se demandant ce qui arrivait. Anathéa commença à se poser des questions sur le venin qui lui avait été injecté dans le bras, était-ce une toxine qui la tuerait à petit feu dans une lente agonie? Qu'allaient-ils pouvoir faire? Comment s'en sortir? Que devenait le monde? Tant de questions auxquelles personne n'était dans la mesure de répondre.

Au bout d'un moment qui leur parut interminable, les bruits cessèrent dans l'avion, le calme revint, un silence pesant s'abattit sur la salle des machines, tout le monde pensait à ce qu'ils avaient fait: ils avaient laissé mourrir tous les passagers sans rien faire pour les aider, ils se sentaient coupables. Dans un premier temps, personne n'osa prendre la parole, puis le steward se proposa de remonter pour voir si les créatures étaient reparties, chacun approuva d'un signe de tête et il s'en alla. Anathéa avait froid, la douleur à son bras était de plus en plus intense et elle ne pouvait presque plus bouger, tout son corps étant engourdi par le poison. Elle se demandait si elle allait survivre, si ces abominables créatures s'étaient répandues dans toute la ville, si elles avaient atteint sa soeur, elle se demandait comment pouvait bien aller cette dernière.Il fallait qu'elle la retrouve!
Le steward revint plusieurs minutes plus tard annonçant qu'il régnait une embiance d'apocalypse dans l'avion mais qu'apparemment il n'y avait plus aucune créature dans le secteur. Le petit groupe décida donc de remonter, ils ne pourraient pas se cacher indéfiniment.
Anathéa suivit le groupe comme elle put, aidée de l'une de ses collègues, elle avait du mal à marcher, ses jambes étant trop engourdies et souffrait le martyre à chaque foulée. Une fois en haut, ils découvrirent une scène effroyable, il y avait du sang partout, il ne restait aucun corps, les affreux insectes avaient dû dévorer tout le monde. C'était affreux, le malaise de l'équipe augmenta, ils avaient honte, mais en même temps ils n'auraient rien pu faire. Anathéa reprit son sang froid, prit un sac et y regroupa quelques provisions qu'elle trouva dans les affaires des victimes, elle prit de la nourriture, trouva une lampe de poche dans le poste de commandement etsortit en compagnie des autres. Sur la piste, le même carnage que dans l'avion régnait, elle se demanda comment les pilotes avaient fait pour atterrir sans rien remarquer. Et cette nuit noir si tôt! C'était inquiétant. Retrouvez vos familles, allez-voir s'ils vont bien, prenez bien soin de vous, je ne sais pas ce qui arrive mais j'ai l'impression que c'est grâve alors j'éspère que vous vous en sortirez. Sur ces mots elle commença à s'éloigner du groupe, avançant vers le parking de l'aéroport, ignorant du mieux qu'elle pouvait la substance qui se propageait dans son corps. Au bout d'un temps qui lui parut une éternité, elle regagna le parking, elle y trouva une moto semblable à celle que son frère possèdait avant son acccident, elle la fit démarrer et roula à toute vitesse dans les rues sombres et désertes, ignorant la douleur, tout ce qui comptait, c'était retrouver sa soeur.