Par une belle journée... Démarre un beau merdier { RP solo d'introduction }

6:45. Debout devant ma fenêtre à regarder au dehors à attendre que ma montre sonne 7:00 et que le gardien ouvre ma porte blindée.

7:05. Ouverture de la porte. « Bah alors Le bleu, t’es en retard ce matin ! Va falloir que j’en parle à ton supérieur, ‘va pas être content, tu veux prendre le mitard ? » Pauv’ gosse, j’aime bien le charrier, il est nouveau, faut bien qu’on l’bizute un peu non ? ‘Pensait p’t’être quand venant dans une prison pour femmes il n’allait pas s’en prendre plein la gueule ? Bah c’est raté.

7:08. J’suis dans la cours, on a ordre de se dépenser un peu avant d’aller bouffer, comme ça on est moins chiante parait-il ? Bof, moi j’m’en fous, ça m’feras perdre des fesses. Allez on y va, une deux, une deux, une nana se rapproche de moi.

C’est Lola, une camarade de chambre. « Héé Haru! What’s up Baby?! » Lola, c’est pas une chiante comme les autres poufs coincées du cul, elle est vivante, et elle voit la vie comme moi. Faut dire que son passé à elle, il n’est pas rose non plus. « Arf, on fait aller, j’ai la tête dans le pâté ! T’as pas entendu Ambre ronfler comme un cheminot cette nuit ? » Ambre c’est aussi ma camarade de chambre, elle c’est un peu la Mama de tout le monde, elle a 57 ans, elle fume, elle boit, elle pète, on dit même qu’avant c’était un homme, mais on l’aime bien Ambre.

7:20. Coup de sifflet, c’est l’heure d’aller bouffer. Au menu d’aujourd’hui, bouillie dégueulasse et jus de slip comme café. On va s’assoir avec Lola sur une table au fond, NOTRE table, Haha, j’aime bien voir la gueule des nouvelles qui ne trouve pas de places ou qui s’assoit au mauvais endroit et qui se font jeter méchamment ! Bah oui, la prison c’est sélectif, c’est dominer ou être dominé. Moi et Lo’, on est plutôt neutre, on rend des services si on nous récompenses, mais on essaie de pas faires de conneries, car il y aura toujours des meufs plus importantes que nous à la prison.

7:42. Après la bouffe, les gardiens nous font repasser par nos piaules pour qu’on choppe de quoi se doucher et se fringuer. Les douches sont communes bien sûr, il faut faire gaffe à pas se faire voler un quelque chose ou à pas se faire tripoter. Comme y a pas de mecs ici, les mortes de faim ce rattrapent sur ce qu’elles trouvent.

J’aime pas le savon de la prison, je trouve qu’il pue. Remarque si tu regardes bien, tout pu ici. Tout est moche et crade, comme si ça n’avait pas été nettoyé depuis qu’ça a été construit. De toute façon le gouvernement de cette foutue ville se fout pas de nous.

8:00. On part au boulot, ici on bosse toutes pour payer not ’pitance. Même si j’suis sure que si on faisait l’même job à l’extérieur on ne vivrait pas dans des conditions comme ça… On travaille dans l’usine adjacent à la prison, on fait des jeans, tout pleins de merdes pour des gens péter de thunes qui savent même pas d’où vient la marchandise.

12:02. La cloche vient de sonner, pose déjeuné. On retourne au réfectoire avec Lola, bah oui on est toujours ensemble, c’est normal, j’la qualifierais peut être de ma meilleure amie mais j’ai appris à pas trop m’attacher aux gens. Donc, on diras qu’elle est… Mon associé ? Ouais ça passe. Bref, on bouffe presque la même bouillie de s’matin, mais on rajoute du pain et des fruits qui ont passés. C’est plus nourrissant, mais s’en ai pas meilleur pour autant.

13:00. Aujourd’hui c’est vendredi, ce qui signifie qu’on a une heure de repose en plus. Je la passe seule dans la cours de la prison, éloignée du groupe. J’essaie de faire une sieste avec ma paire de lunette de moto sur le nez. Les autres font du basket ou discute en petit groupe.

14:00. Bah merde alors, j’crois qu’le bon dieu à éteint la lumière. Bordel ici y fait aussi noir que dans l’cul d’un chameau. Un grand bruit sourd et puis plus rien, je ne bouge pas de ma place jusqu’à ce que j’entende un bruit d’hélicoptère s’approcher de la cours de la prison, puis au-dessus de moi. C’est pas bon signe ça, je me barre en courant dans une direction inconnue et fait un plat monumental pour éviter ce qui s’emblerait être une hélice. Quel foutoir.